Requalification foncière

Le pôle de la requalification foncière réalise les études techniques, les diagnostics et les travaux sur les fonciers acquis par l’epfl. Ces interventions préparent les opportunités immobilières ou les assiettes foncières « prêtes à l’emploi » pour les opérateurs, porteurs des projets immobiliers ou d’aménagement imaginés par les collectivités. Plus précisément, l’équipe est amenée à réaliser des opérations de curage, confortement de bâtiments, désamiantage, déconstruction (dont déconstruction sélective) et dépollution.

Publié le – Mis à jour le

Travaux de requalification

  • Études et diagnostics avant travaux
  • Supervision des chantiers de déconstruction / désamiantage /dépollution / réhabilitation
  • Suivi des chantiers de réhabilitation
  • Déploiement de l’économie circulaire : réemploi, réutilisation, recyclage, valorisation

Opération pilote du Cadran solaire

Motivé par un contexte d’urgence climatique et d’épuisement des ressources, et en application pionnière de la loi AGEC, l’epfl a conduit, en 2021, un chantier pilote de proto-aménagement en déconstruction sélective. Le proto-aménagement de terrain consiste à préparer le foncier après son acquisition en vue de la réalisation d’une opération d’aménagement.

Quel objectif ?

Le secteur de BTP générant environ 46 millions de tonnes de déchets chaque année, dont 49% concerne la démolition, la déconstruction sélective vise à diminuer la quantité de déchets en les considérant comme des ressources. La loi impose un objectif à 70% en masse de valorisation matière. Au Cadran Solaire, l'objectif a été porté à 85%.

Le projet « cadran solaire » a consisté à réaliser le proto-aménagement d’une parcelle de 2,8 ha à La Tronche.

Les matériaux issus de la déconstruction ont été proposés à une seconde vie via un magasin de chantier éphémère : la Batitek ouverte aux professionnels mais également aux particuliers. Ce magasin a ainsi favorisé l’économie circulaire et la vente locale dans la métropole.

Quelques chiffres :

  • A l'échelle d'un bâtiment unique, le temps de déconstruction sélective est supérieur de 70% à celui de la démolition. Mais à l'échelle du projet, le chantier de déconstruction n'a pas nécessité plus de temps.
  • 18% de coût supplémentaire pour de la déconstruction (études et travaux) par rapport à de la démolition
  • 320 tonnes de ressources collectées
  • Coût de gestion des déchets divisé par 10 entre une démolition et une déconstruction
  • 40% d’économie (hors transport) à l’échelle du projet
  • 6 emplois en CDI générés localement

Cette expérimentation a permis de prouver que l'objectif de 85% de matière en masse valorisée était facilement atteignable.

Cette expérimentation a permis de démontrer qu'à l'échelle du projet, il n'y a pas eu d'incidence sur la durée du chantier et que l'impact financier sur le projet est positif, tout comme les retombées locales pour l'emploi, la préservation des ressources.

Découvrir le projet en vidéo

Prise de vue accélérée sur un chantier. Apparait le texte : Chaque année, la France produit 46 millions de tonnes de déchets de chantiers bien souvent enfouis ou incinérés. 

Intervention de Patricia Gentil, inégieure proto-aménagement à l’epfl du Dauphiné.

« Il faut arrêter de regarder un chantier comme des déchets mais comme une ressource. »

Image d’un ancien plan en noir et blanc avec la légende « Grenoble, hôpital militaire moderne » puis un zoom sur un bâtiment en chantier avec une grue et des bennes. Apparait un texte : Le Cadran solaire est un chantier expérimental en matière de réemploi des matériaux de construction. 

Interview de Laëtitia Boulloud, architecte gérante chez Kern Ingénierie : « C’est une opération test pour la déconstruction et le réemploi des matériaux, principalement sur site. »

Intervention de Bertrand Spindler, Maire de La Tronche : « Le site du cadran solaire, c’est l’ancien hôpital militaire, avec maintenant ce site qui va accueillir des logements, des locaux pour l’université et pour des étudiants ». Les images illustratives sont : une ancienne photo en noir et blanc de l’entrée de l’enceinte de l’hôpital militaire, une autre de ses bâtiments, puis des vues en couleurs d’immeubles plus récents.

Intervention de Sulli Renzo, vice-président en charge de l’aménagement et du renouvellement urbain « C’est aussi un des éléments de la polarité Nord/Est qui est en train de s’élaborer. »

Apparait le texte : Habituellement, ce sont les éléments de gros œuvre qui sont le plus valorisés. Un des challenges du Cadran solaire a été de valoriser les éléments de second œuvre. Un travail minutieux de diagnostic a été effectué. 

Les images illustratives sont un plan sur une ville puis des images de l’intérieur d’un bâtiment vide et de 2 hommes qui regardent des éléments aux murs puis au sol dont des dalles sont déposées.

On les entend dire « Elles étaient drôlement bien collées », puis « J’ai vu, il y a des trucs intéressants : on a l’escalier, on a l’évier ». L’un d’eux est Jean-Albert Pasquier de NA architecture. Il témoigne : « Et de ce diagnostic ressources là, on dit qu’il y a un potentiel qui peut avoisiner entre 20%, 30% ou 40%. »

Images de personnes en extérieur, en tenue de chantier, qui déchargent des tables d’une fourgonnette et entreposent des lavabos par terre. Apparait le texte : Les ressources sont ensuite stockées à la batithèque. 

Intervention de Lionel Coiffard, vice-président en charge de la valorisation des déchets : « Il y a un certain nombre de choses qui peuvent être démontées proprement et qui trouvent immédiatement preneurs. La batithèque nous sert à expérimenter cela. »

Toujours des images de personnes dans ce qu’on comprend être la batithèque. Une femme, apparemment une visiteuse de la batithèque, dit « Les luminaires sont très jolis, donc nous venons en rechercher. Et il faut aussi que je regarde d’autres choses. »

Plans sur des éléments vendus dans la batithèque (radiateurs en fonte) et des étiquettes de promotion sur les prix. Apparait le texte : Chaque objet, du luminaire à la poignée de porte, est identifié et étiqueté. La batithèque permet la vente des matériaux directement sur site. 

Intervention d’un employé de la batithèque, au sujet de l’objet qu’il déplace « C’est une porte étanche qui est lourde et qui aura beaucoup d’inertie. »

Intervention d’un homme que l’on voir partir avec du bois chargé sur sa voiture : « Un abri de bois pour le chauffage, par exemple. »

Apparait le titre : Quelques exemples de réemploi. Il est illustré avec un empilage d’images rapide de photos de chalet, d’intérieurs de maison et d’installations de jardin.

Incrustation de : La déconstruction inspire et suscite l’imagination. Il apparait par-dessus le plan d’une femme qui découpe un support blanc puis dit « Les magasins proposent tout, donc on ne fait plus ! Et moi, si j’ai bien une ambition personnelle, c’est de montrer aux gens qu’ils peuvent faire des choses de leurs mains pour consommer différemment. 

Plans variés sur un groupe de personnes avec le texte : Le site du Cadran solaire, c’est 6 mois de déconstruction, la collaboration de trois maitrises d’ouvrages et de nombreux acteurs de la déconstruction. 

Intervention de Valérie Ayache-Doubin, chargée de mission planification à la Direction de la collecte et des traitements des déchets : « Nous avons mobilisé tous les acteurs du territoire. La maitrise d’ouvrage publique dans un premier temps. Ils peuvent impulser le changement par le haut. »

Intervention d’Elizabeth Debeunne, vice-présidente en charge de l’économie sociale et solidaire : « Le rôle de la métropole c’est d’emmener les populations à une autre forme de consommation. »

Plan sur des ouvriers qui manipulent des tuiles sur un toit avec le texte « Pendant plusieurs mois, des entreprises et acteurs qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble ont collaboré sur le projet. »

Intervention de Jon Lapanne, ingénieur d’études chez Kern Ingénierie : « Ils ont tous cette envie de recycler, de réemployer, d’essayer d’utiliser le moins de matériaux, le moins de ressources. Ils sont tous moteurs en fait. »

Prise de paroles de Bruno Jalabert, co-directeur d’Aplomb et EcoMat 38 : « On a des gens très très engagés et qui trouvent dans ce travail des valeurs qu’ils ne trouvent pas forcément sur des chantiers plus classiques. »

Intervention de Florian Ruppert, salarié d’EcoMat : « C’est quand même plus une question de conviction que d’argent. »

Puis de Sébastien Leyris, également salarié d’EcoMat : « L’innovation de ce chantier va forcément avec la transition énergétique, climatique et sociale. »

Violayne Le Borgne, chargée de développement chez CRESS Auvergne-Rhône-Alpes, intervient : « C’est des projets qui se font à plusieurs, pour penser et inventer des nouveaux modèles. »

Incrustation d’un texte : Les pièces de charpente constituent une vraie forêt urbaine. 

Paroles d’un homme en gilet et casque de chantier manipulant une poutre en bois : « Juste à l’œil, on voit que l’on est sur quelque chose qui est un bon état. Sur le bois, nous sommes dans une situation particulière car il y a une pénurie de matériaux. Donc on ne sait pas encore quelle incidence cela peut avoir. »

Julie Rochet, responsable travaux chez Demcy, intervient : « Ici on a 2 pelles sur la fin du bâtiment 3. Là, vous pouvez voir le volume de 3 bâtiments seulement sur les 10. Ces blocs-là ont été préalablement broyés. » Des plans sur des quantités de gravats illustrent ses propos.

Incrustation d’un texte : Le tri continue… 

Julie Rochet reprend : « Notre pelle est en train de mettre en place sa pince de tri, pour pouvoir trier le bois, les DIB, le plastique, les pierres etc. Pour nous, c’est vraiment l’enjeu de notre métier. »

Nouveau texte : L’expérience a permis de faire évoluer les pratiques et modifier les habitudes de calculs. 

Intervention d’une jeune femme en tenue de chantier : « C’est un préau des matériaux qui va servir de ressourcerie dans les déchèteries. »

Nouvelle intervention de Lionel Coiffard : « Les architectes doivent être formés à cela, pour répondre aux commandes publiques. »

Texte : Le projet a incité les futures générations à composer autrement.

Intervention d’Elizabeth Debeunne « Il y a une génération d’ingénieurs, d’architectes qui pousse à aller beaucoup plus loin dans une construction zéro déchet, zéro carbone. » complétée par Lionel Coiffard « Et il faut aussi que les cadres réglementaires s’ajustent à cela. »

Texte : Le projet du Cadran solaire, c’est une économie de 40% pour le projet global, des délais respectés, 320 tonnes de matériel collecté par la batithèque, 12 équivalents temps-plein en déconstruction sélective, 373 tonnes équivalent carbone économisées, soit 39 tours du monde en avion. Le Cadran solaire sera le déclencheur d’un nouveau modèle de la déconstruction.

Générique de fin avec une intervention de Patricia Gentil « Tous les acteurs du projet ont réfléchi en termes de ressources, de déchets… » Voix des interviewés recouvertes par une musique. Sur le côté droit de l’écran, défilent les noms et structures des personnes ayant parlé dans la vidéo.

Télécharger le rapport du projet